mardi 17 novembre 2009
Il faut voir Glenn Gould, le film de Montsaingeon. Voir comment un homme est déjà, sur cette terre, ailleurs. Il a de toute évidence quitté les habits du terrien pour endosser ceux du "surhomme" comme le dit Nietzche. Possédant une technique sans faille, ou presque, la perfection n'étant pas de cet espace ni de ce temps, la caméra capte cette plongée, cette immersion dans les profondeurs de notre conscient. Il y évolue comme le font les baleines dans les grandes profondeurs. Il est ICI et MAINTENANT mais pas notre ici ni notre maintenant. Certains en le voyant parleront d'extrême concentration. Je pense que son attitude va bien au delà. Oui, d'autres avancent le terme d'autisme. Peut-être. Mais finalement peu importe. Cet homme, à travers ce film, évoque pour moi la vie absolue, débarrassée de ses scories que constituent nos besoins primaires, boire, manger, s'abriter, se reproduire. G G représente l'esprit pur, l'action efficiente, efficace, le chant des étoiles, pour les étoiles. Il chantonne ses notes pour se couper plus encore du monde extérieur. Il joue pour personne, il joue pour l'univers entier. Savez-vous qu'il mangeait tous les jours le même repas, composé d'œufs brouillés, de pain grillé et de salade? N'est-ce pas la marque du détachement total face aux choses terrestres? La musique, que la musique, toute la musique.
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