samedi 12 septembre 2009

On génère avec allégresse un incendie que l’on tente, dans le même temps, d’éteindre. Et on crie, on gesticule, en jetant sur le brasier des tonnes de matériaux inflammables. Tel est notre monde, et particulièrement notre société. On tente avec d’énormes moyens, policiers, gendarmes, caméras, radars, fichiers, et j’en passe, de diriger les citoyens vers un monde où règne la paix, la justice, la fraternité, en les exhortant dans le même temps d’être les plus productifs, les plus performants, les plus consommateurs de produits manufacturés, afin de faire tourner les usines. Cela rend chacun très malheureux parce que chacun sent bien au tréfonds de lui que ce n’est pas la bonne vie. Chacun est pourtant attiré par les injonctions des publicités, n’ayant souvent pas la force, la capacité de résister à ce chant de sirènes. On culpabilise les gens d’acheter en les rendant responsables de la pollution de la planète, de la pollution de leur corps, et on les pousse pourtant par des procédés psychiques éprouvés à consommer toujours plus. Les gens ne savent plus alors de quel côté se tourner. Où se trouve la vie, la vraie vie, celle de l’esprit libéré, de l’esprit serein, de l’esprit contrôlé et contrôleur ? On dit religion afin de détourner le quidam de la véritable recherche. « Si tu veux le repos, crois. Si tu veux la vérité cherche et souffre » disait Nietzche. Crois, bon peuple, et dort. Les élites autoproclamées veillent sur toi.

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