mardi 30 septembre 2008
J'aime la métaphore du pont pour parler de la vie. Nous marchons sur un pont dont les extrémités sont dans les limbes. Mystère sur les berges. Sous le pont le noir total. Et nous avançons inexorablement jusqu'à ce que la maladie, la vieillesse, l'accident nous fasse chuter. Le pont est étroit. À chaque instant le faux pas est possible. Nous en voyons d'ailleurs tomber. Et nous savons qu'un jour ce sera notre tour.
lundi 29 septembre 2008
Chacun veut, à son niveau, se rendre utile, se sentir servir, jusqu’à un certain point, jusqu’à son « niveau d’incompétence ». Mais atteindre son « N.I. » n’est-ce pas trouver la limite de son courage ? L’idéal serait donc que chacun puisse connaître concrètement son « N.I. » et surtout l’accepte en toute honnêteté.
dimanche 28 septembre 2008
samedi 27 septembre 2008
vendredi 26 septembre 2008
jeudi 25 septembre 2008
mercredi 24 septembre 2008
mardi 23 septembre 2008
lundi 22 septembre 2008
J’étais en train de mettre en place deux ordinateurs et l’un des 2 était vraiment plus rapide que l’autre, comme un être compétent face à un autre plus limité. A un certain moment pourtant le plus rapide a rencontré un problème et il a fallu tout réinstaller. Finalement c’est le plus lent qui fût installé d’abord. Il faut attendre la fin pour juger !
dimanche 21 septembre 2008
samedi 20 septembre 2008
« Ne pleure pas si tu m’aimes » de Saint Augustin .
Si tu savais le don de Dieu et ce qu’est le ciel,
Si tu pouvais d’ici entendre le chant des anges et me voir au milieu d’eux,
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux les horizons et les champs éternels, les nouveaux sentiers où je marche,
Si un instant tu pouvais contempler comme moi la Beauté devant laquelle toutes les beautés pâlissent…
Quoi ? Tu m’as vu, tu m’as aimé dans le pays des ombres, et tu ne pourrais ni me voir, ni m’aimer encore dans le pays des immuables réalités ?
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient,
et quand un jour que Dieu connaît, et qu’Il a fixé, ton âme viendra dans le ciel où l’a précédée
la mienne, ce jour-là tu reverras Celui qui t’aimait et qui t’aime encore, tu retrouveras Son cœur, tu en retrouveras les tendresses épurées…
A Dieu ne plaise qu’entrant dans une vie plus heureuse, infidèle aux souvenirs et aux vraies joies de mon autre vie, je sois devenu moins aimant !
Tu me reverras donc, transfiguré dans l’extase et le bonheur, non plus attendant la mort, mais avançant d’instant en instant avec toi, qui me tiendras la main, dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie, buvant avec ivresse aux pieds de Dieu un breuvage dont on ne se lasse jamais et que tu viendras boire avec moi…
Essuie tes larmes et ne pleure pas si tu m’aimes !...
Si tu savais le don de Dieu et ce qu’est le ciel,
Si tu pouvais d’ici entendre le chant des anges et me voir au milieu d’eux,
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux les horizons et les champs éternels, les nouveaux sentiers où je marche,
Si un instant tu pouvais contempler comme moi la Beauté devant laquelle toutes les beautés pâlissent…
Quoi ? Tu m’as vu, tu m’as aimé dans le pays des ombres, et tu ne pourrais ni me voir, ni m’aimer encore dans le pays des immuables réalités ?
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient,
et quand un jour que Dieu connaît, et qu’Il a fixé, ton âme viendra dans le ciel où l’a précédée
la mienne, ce jour-là tu reverras Celui qui t’aimait et qui t’aime encore, tu retrouveras Son cœur, tu en retrouveras les tendresses épurées…
A Dieu ne plaise qu’entrant dans une vie plus heureuse, infidèle aux souvenirs et aux vraies joies de mon autre vie, je sois devenu moins aimant !
Tu me reverras donc, transfiguré dans l’extase et le bonheur, non plus attendant la mort, mais avançant d’instant en instant avec toi, qui me tiendras la main, dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie, buvant avec ivresse aux pieds de Dieu un breuvage dont on ne se lasse jamais et que tu viendras boire avec moi…
Essuie tes larmes et ne pleure pas si tu m’aimes !...
jeudi 18 septembre 2008
On se fait des idées sur la vie des gens, de tous les gens. Car les uns sont pris pour de quasi dieux, leur vie vue comme extra ordinaire. D’autres au contraire comme de fades ombres, vies au rabais, comme si dedans rien ne se passait. Alors que chaque vie, j’en suis sûr, est sujet de roman, chaque vie vaut son pesant de frissons, d’exaltation, comme de fadeur, de tristesse, et bien d’autres choses. Chaque vie vaut un livre, une chanson, un opéra. Pour peu que l’on y ajoute cet ingrédient purement humain qu’est la fantaisie.
mercredi 17 septembre 2008
Je crois que « réussir » pour quelque humain que ce soit sur cette terre c’est réussir à dépasser ce que l’on semble être. L’idée cependant que l’on se fait de cette « réussite » peut être influencée par l’entourage, la société. Il nous faut AVANCER, c’est une certitude, vaincre nos passions funestes, vaincre notre corps qui réclame sans cesse alors que nous sentons ce besoin de vraie liberté, celle que l’on ne peut obtenir qu’affranchi de lui, de sa pesanteur.
mardi 16 septembre 2008
Il me semble parfaitement normal que l’homme riche attire sur lui la jalousie, un sentiment d’injustice face à celui qui n’a pas ou a moins. Pourquoi a-t-il plus que moi ? Qu’est-ce qui justifie cette différence de « traitement » de la part de la vie, de la société ? Pourquoi vaut-il plus que moi ? Et nous touchons là au point le plus important à savoir que valent nos vies. La confusion s’établit lorsque cette valeur se calcule en somme d’argent. D’autres critères tout aussi objectifs pourraient faire l’objet d’une observation et d’un traitement, la santé, la capacité à être heureux, à voir les situations du « bon côté ». Or l’argent symbolise la toute puissance, la possibilité d’accéder aux choses qui font du bien. C’est pourtant faux car ce n’est pas l’accumulation du matériel qui permet une forme de bonheur sur terre. Ce serait beaucoup plus proche de l’état d’esprit, beaucoup plus difficilement contrôlable et plus complexe que la « simple » richesse matérielle.
lundi 15 septembre 2008
"Ils cassent le monde
En petits morceaux
Ils cassent le monde
A coups de marteau
Mais ça m'est égal
Ca m'est bien égal
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
Il suffit que j’aime
Une plume bleue
Un chemin de sable
Un oiseau peureux
Il suffit que j'aime
Un brin d'herbe mince
Une goutte de rosée
Un grillon de bois
Ils peuvent casser le monde
En petits morceaux
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
J'aurai toujours un peu d'air
Un petit filet de vie
Dans l'oeil un peu de lumière
Et le vent dans les orties
Et même, et même
S'ils me mettent en prison
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
Il suffit que j'aime
Cette pierre corrodée
Ces crochets de fer
Où s'attarde un peu de sang
Je l'aime, je l'aime
La planche usée de mon lit
La paillasse et le châlit
La poussière de soleil
J'aime le judas qui s'ouvre
Les hommes qui sont entrés
Qui s'avancent, qui m'emmènent
Retrouver la vie du monde
Et retrouver la couleur
J'aime ces deux longs montants
Ce couteau triangulaire
Ces messieurs vêtus de noir
C'est ma fête et je suis fier
Je l'aime, je l'aime
Ce panier rempli de son
Où je vais poser ma tête
Oh, je l'aime pour de bon
Il suffit que j'aime
Un petit brin d'herbe bleue
Une goutte de rosée
Un amour d'oiseau peureux
Ils cassent le monde
Avec leurs marteaux pesants
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez, mon coeur."
Boris VIAN
En petits morceaux
Ils cassent le monde
A coups de marteau
Mais ça m'est égal
Ca m'est bien égal
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
Il suffit que j’aime
Une plume bleue
Un chemin de sable
Un oiseau peureux
Il suffit que j'aime
Un brin d'herbe mince
Une goutte de rosée
Un grillon de bois
Ils peuvent casser le monde
En petits morceaux
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
J'aurai toujours un peu d'air
Un petit filet de vie
Dans l'oeil un peu de lumière
Et le vent dans les orties
Et même, et même
S'ils me mettent en prison
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
Il suffit que j'aime
Cette pierre corrodée
Ces crochets de fer
Où s'attarde un peu de sang
Je l'aime, je l'aime
La planche usée de mon lit
La paillasse et le châlit
La poussière de soleil
J'aime le judas qui s'ouvre
Les hommes qui sont entrés
Qui s'avancent, qui m'emmènent
Retrouver la vie du monde
Et retrouver la couleur
J'aime ces deux longs montants
Ce couteau triangulaire
Ces messieurs vêtus de noir
C'est ma fête et je suis fier
Je l'aime, je l'aime
Ce panier rempli de son
Où je vais poser ma tête
Oh, je l'aime pour de bon
Il suffit que j'aime
Un petit brin d'herbe bleue
Une goutte de rosée
Un amour d'oiseau peureux
Ils cassent le monde
Avec leurs marteaux pesants
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez, mon coeur."
Boris VIAN
dimanche 14 septembre 2008
samedi 13 septembre 2008
vendredi 12 septembre 2008
En dehors de ses fonctions purement animales, au delà de ce que les psychologues appellent la libido, c'est-à-dire dans le sens le plus général d'élan vital, l'homme aspire naturellement à la connaissance. Cette aspiration est d'ailleurs l'un des principaux facteurs de tous les progrès de l'humanité depuis ses origines jusqu'à nos jours. Cette aspiration universelle n'est pas une donnée en soi du psychisme humain. Elle procède de notre angoisse. En dehors des « consolateurs » des différentes religions, elle constitue le plus sûr moyen que l'homme ait jamais trouvé d'essayer de lutter contre l'anxiété qui l'étreint devant le plus constant des problèmes qui toujours se pose à lui : « Qui suis-je ? D'où est-ce que je viens ? Où vais-je ? Et surtout suis-je effectivement seul ? »
jeudi 11 septembre 2008
Dit de la Force et de l'Amour
Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l'injustice et ce malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère
Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal
La lumière toujours est tout près de s'éteindre
La vie toujours s'apprête à devenir fumier
Mais le printemps renaît qui n'en a pas fini
Un bourgeon sort du noir et la chaleur s'installe
Et la chaleur aura raison des égoïstes
Leurs sens atrophiés n'y résisteront pas
J'entends le feu parler en riant de tiédeur
J'entends un homme dire qu'il n'a pas souffert
Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé
Tu ne supportais pas l'oppression ni l'injure
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d'être libre et je te continue.
Paul Eluard
Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l'injustice et ce malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère
Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal
La lumière toujours est tout près de s'éteindre
La vie toujours s'apprête à devenir fumier
Mais le printemps renaît qui n'en a pas fini
Un bourgeon sort du noir et la chaleur s'installe
Et la chaleur aura raison des égoïstes
Leurs sens atrophiés n'y résisteront pas
J'entends le feu parler en riant de tiédeur
J'entends un homme dire qu'il n'a pas souffert
Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé
Tu ne supportais pas l'oppression ni l'injure
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d'être libre et je te continue.
Paul Eluard
mercredi 10 septembre 2008
lundi 8 septembre 2008
dimanche 7 septembre 2008
samedi 6 septembre 2008
L’injustice sociale se jauge souvent à l’aune de l’argent. Or on peut trouver d’autres points de comparaison entre les gens. Cependant :
- Faut-il comparer ?
- Comment jauger le « bien-être » ?
Dans certaines sociétés les plus riches (les commerçants) étaient considérés comme en bas de l’échelle sociale
- Faut-il comparer ?
- Comment jauger le « bien-être » ?
Dans certaines sociétés les plus riches (les commerçants) étaient considérés comme en bas de l’échelle sociale
vendredi 5 septembre 2008
Ne viens pas pleurer sur ma tombe
Je n'y repose pas
Je suis toujours vivant
Je suis le vent qui lève
Je suis la neige qui scintille
Je suis le soleil qui mûrit le grain
Je suis la pluie d'automne
Lorsque tu t'éveilles dans le silence du matin
Je suis le tourbillon vif et réjouissant
Des oiseaux qui virevoltent dans le ciel
Je suis les étoiles qui brillent dans la nuit
Ne viens pas pleurer sur ma tombe
Je n'y repose pas
Je suis toujours vivant
Anonyme
Je n'y repose pas
Je suis toujours vivant
Je suis le vent qui lève
Je suis la neige qui scintille
Je suis le soleil qui mûrit le grain
Je suis la pluie d'automne
Lorsque tu t'éveilles dans le silence du matin
Je suis le tourbillon vif et réjouissant
Des oiseaux qui virevoltent dans le ciel
Je suis les étoiles qui brillent dans la nuit
Ne viens pas pleurer sur ma tombe
Je n'y repose pas
Je suis toujours vivant
Anonyme
jeudi 4 septembre 2008
Nous pensons tous à la maladie au cancer au chômage à l’impuissance à la peur de la peur des noirs des blancs de la police de la redevance des impôts d’avoir des trous de mémoire ne pas savoir raconter une histoire perdre de l’argent perdre ses cheveux tomber à plat être timide avoir l’air bête la peur d’échouer ne pas faire bonne impression nous pensons tous à la peur des autres la peur d’être dévoilé ne pas avoir de sécurité la vieillesse mourir la guerre la peur d’être aveugle d’être sourd ne pas comprendre la plaisanterie la peur des gens coriaces la peur de prendre des risques la peur de la maladie la peur de déménager la peur de vendre la peur d’acheter la peur obsessionnelle des gens des fêtes de la foule des gens intelligents la peur d’afficher ses opinions la peur des femmes la peur des hommes la peur de l’angoisse nous pensons tous à nos odeurs à la bombe au cancer avoir la force de partir la peur de rester seul la peur de ne pas savoir quoi dire rater le repas ne pas jouer son rôle inviter faire l’amour ne pas la garder raide nous pensons tous à la culpabilité la routine la honte la peur d’assumer de ne pas avoir assez ne jamais y arriver la peur de s’amuser la peur de se laisser aller nous pensons tous à l’overdose rencontrer des gens parler ne rien dire être changer la peur de transpirer ne pas attirer la peur des autres la maladie le chômage nous pensons tous à
mercredi 3 septembre 2008
J’ai fait la connaissance du zen, de l’assise en zazen et du tir à l’arc. J’ai rencontré alors un grand maître du tir à l’arc qui me demande de raconter mes premières impressions du Japon depuis quatre semaines. Je les lui raconte. Il me dit : « C’est juste, mais très superficiel. » Alors je lui dis : « Que faut-il faire ?
- Il faut aller à un point dans la profondeur. Tout ce qui est autour en profite.
- Que dois-je faire ?
- Le tir à l’arc.
- Mais je n’ai pas de maître, pas de place et pas beaucoup de temps.
- Le maître, je pourrai le faire moi. La place, vous n’avez besoin que de trois mètres.
- Comment ça trois mètres ? »
Et il est revenu avec une grande cible en paille, qu’il a mise à trois mètres. Le disciple dans le tir à l’arc tire durant trois années complètes sur une cible à d’un mètre de diamètre à la distance de trois mètres. C’était surprenant. Je me suis très vite aperçu que le tir à l’arc comme exercice spirituel n’a rien à faire avec l’objectif de toucher le centre de la cible avec une flèche. Il s’agit d’autre chose. J’ai appris que dans la tradition japonaise, une technique maîtrisée ne sert pas à une performance mais au devenir de l’homme.
Dans le tir à l’arc, cela signifie que dès que vous êtes capable de maîtriser la technique entièrement, le petit moi qui voudrait bien toucher le centre, qui a peur de rater, ce petit moi peut être effacé totalement. La technique est alors nettoyée de votre moi et se branche sur un centre plus profond en vous-même. C’est alors que tout à coup la flèche s’en va, sans votre participation, sans effort, ce n’est plus le résultat qui compte mais plutôt la présence du grand Etre. Donc le sens d’un exercice japonais est le développement de l’être spirituel en effaçant la participation du petit moi qui veut encore « faire » quelque chose.
(Karlfried Graf Dürkheim, l’esprit guide)
- Il faut aller à un point dans la profondeur. Tout ce qui est autour en profite.
- Que dois-je faire ?
- Le tir à l’arc.
- Mais je n’ai pas de maître, pas de place et pas beaucoup de temps.
- Le maître, je pourrai le faire moi. La place, vous n’avez besoin que de trois mètres.
- Comment ça trois mètres ? »
Et il est revenu avec une grande cible en paille, qu’il a mise à trois mètres. Le disciple dans le tir à l’arc tire durant trois années complètes sur une cible à d’un mètre de diamètre à la distance de trois mètres. C’était surprenant. Je me suis très vite aperçu que le tir à l’arc comme exercice spirituel n’a rien à faire avec l’objectif de toucher le centre de la cible avec une flèche. Il s’agit d’autre chose. J’ai appris que dans la tradition japonaise, une technique maîtrisée ne sert pas à une performance mais au devenir de l’homme.
Dans le tir à l’arc, cela signifie que dès que vous êtes capable de maîtriser la technique entièrement, le petit moi qui voudrait bien toucher le centre, qui a peur de rater, ce petit moi peut être effacé totalement. La technique est alors nettoyée de votre moi et se branche sur un centre plus profond en vous-même. C’est alors que tout à coup la flèche s’en va, sans votre participation, sans effort, ce n’est plus le résultat qui compte mais plutôt la présence du grand Etre. Donc le sens d’un exercice japonais est le développement de l’être spirituel en effaçant la participation du petit moi qui veut encore « faire » quelque chose.
(Karlfried Graf Dürkheim, l’esprit guide)
mardi 2 septembre 2008
lundi 1 septembre 2008
L’éléphant
Quatre aveugles discutaient autour d’un éléphant paisiblement debout dans les jardins d’un cirque.
Le premier, de se deux mains, entoura une jambe du puissant pachyderme.
- « L’éléphant, dit-il, est un animal en forme de colonne, comme celles qui soutiennent les temples de nos divinités. »
- « Non, dit le second en saisissant la trompe. C’est une bête longue, comme un serpent boa, faite comme les tuyaux de roseau qui arrosent nos jardins. »
- « Pas du tout, dit le troisième, s’accrochant à une oreille, c’est un animal tout plat et large, comme une feuille de bananier géante, ou comme les éventails que balancent les serviteurs pour éventer les maharadjas. »
- « Vous n’y êtes pas, lâcha le quatrième qui tentait vainement d’attraper la queue du mastodonte, cette bête n’est qu’un fouet que le maître utilise pour battre son esclave. Ou encore un chasse mouches réservé à nos princes. »
Le ton montait. Un homme sage passant par là entendit la discussion et s’approcha.
Les aveugles le prirent à témoin pour le prier de les éclairer.
- « Le premier d’entre vous a tort. L’éléphant n’est pas fait telle une colonne de temple. »
Les trois autres se réjouirent alors.
- « Le second d’entre vous est également dans l’erreur. L’animal n’est pas un serpent non plus. »
Les deux autres aveugles se réjouirent alors.
- « Le troisième d’entre vous n’est pas plus inspiré. La bête ne tient ni du bananier ni de l’éventail. »
Le quatrième aveugle exulta alors, certain d’avoir raison.
- « Le quatrième d’entre vous est aussi ignorant que les trois autres. Ce n’est pas le fouet non plus, celui que vous mériteriez à vouloir tous posséder la vérité. L’éléphant est un peu de tout cela. »
Ainsi se querellent les hommes d’esprit étroit, qui ne voient qu’un aspect de la divinité.
Cette histoire racontée par Ramakrisna m’inspire la réflexion suivante :
Ne sommes-nous pas ces aveugles qui bataillons pour imposer notre image d’une divinité, qui est une parcelle de chacun d’entre nous, un morceau de vérité que, chacun, nous possédons. Nos cinq sens ne nous permettent qu’une appréhension parcellaire de notre univers, la science le prouve chaque jour. N’est-ce pas la sagesse que laisser une porte ouverte vers l’inimaginable (cf « vendredi 29 août ») ?
Quatre aveugles discutaient autour d’un éléphant paisiblement debout dans les jardins d’un cirque.
Le premier, de se deux mains, entoura une jambe du puissant pachyderme.
- « L’éléphant, dit-il, est un animal en forme de colonne, comme celles qui soutiennent les temples de nos divinités. »
- « Non, dit le second en saisissant la trompe. C’est une bête longue, comme un serpent boa, faite comme les tuyaux de roseau qui arrosent nos jardins. »
- « Pas du tout, dit le troisième, s’accrochant à une oreille, c’est un animal tout plat et large, comme une feuille de bananier géante, ou comme les éventails que balancent les serviteurs pour éventer les maharadjas. »
- « Vous n’y êtes pas, lâcha le quatrième qui tentait vainement d’attraper la queue du mastodonte, cette bête n’est qu’un fouet que le maître utilise pour battre son esclave. Ou encore un chasse mouches réservé à nos princes. »
Le ton montait. Un homme sage passant par là entendit la discussion et s’approcha.
Les aveugles le prirent à témoin pour le prier de les éclairer.
- « Le premier d’entre vous a tort. L’éléphant n’est pas fait telle une colonne de temple. »
Les trois autres se réjouirent alors.
- « Le second d’entre vous est également dans l’erreur. L’animal n’est pas un serpent non plus. »
Les deux autres aveugles se réjouirent alors.
- « Le troisième d’entre vous n’est pas plus inspiré. La bête ne tient ni du bananier ni de l’éventail. »
Le quatrième aveugle exulta alors, certain d’avoir raison.
- « Le quatrième d’entre vous est aussi ignorant que les trois autres. Ce n’est pas le fouet non plus, celui que vous mériteriez à vouloir tous posséder la vérité. L’éléphant est un peu de tout cela. »
Ainsi se querellent les hommes d’esprit étroit, qui ne voient qu’un aspect de la divinité.
Cette histoire racontée par Ramakrisna m’inspire la réflexion suivante :
Ne sommes-nous pas ces aveugles qui bataillons pour imposer notre image d’une divinité, qui est une parcelle de chacun d’entre nous, un morceau de vérité que, chacun, nous possédons. Nos cinq sens ne nous permettent qu’une appréhension parcellaire de notre univers, la science le prouve chaque jour. N’est-ce pas la sagesse que laisser une porte ouverte vers l’inimaginable (cf « vendredi 29 août ») ?
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