Je me suis longtemps abstenu d’écrire, ou plutôt de diffuser ce que je faisais, car je trouvais que tant avait déjà été écrit, par de tels génies, que ma prose ne pouvait qu’être inutile. Or j’ai un jour compris que, si les idées ne sont pas souvent neuves, la façon de les énoncer convient plus à l’un, moins à l’autre, d’où l’intérêt d’écrire sa version de la vie, même banale, mais à sa propre sauce, avec ses propres mots, ses tournures de phrases, sa tournure d’esprit. Un peu comme les crêpes qui ont toutes pour base de la farine, des œufs, du lait mais qui n’ont jamais le même goût, cuisinées chez l’un ou chez l’autre.
Voilà pourquoi rien n’est vain, tout vaut d’être dit, écrit, chanté, peint, dansé, quelque soit le niveau.
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