vendredi 26 février 2010

Notre seul point d’appui en tant qu’humain constitue aussi notre plus important problème. En effet, nous ne sommes que parce que nous avons conscience d’être. Le reste n’est finalement qu’avatar (ou que secondaire). Or, si nous voulons « penser » notre fin, nous ne pouvons qu’avoir le réflexe de nous penser en tant que NOUS, tel nous nous pensons être. Je suis un homme, avec ses caractéristiques physiques à peu près uniques, son histoire vraiment unique, sa culture, ses conceptions, ses habitudes de pensées qui créent des routines de pensées ce qui me fait agir en totale relation avec ces routines. Or notre routine d’humain est précisément de nous penser humain et uniquement humain, c'est-à-dire tel que nous sommes sur cette terre. Alors que je voudrais ici tenter d’élargir notre vision de nous pour tenter d’apaiser la souffrance que génère l’idée de notre perte au moment de notre mort. Tant que nous sommes sous l’emprise des sens, tant que notre esprit travaille sur le seul registre connu de l’humain, en relation directe avec nos sens, il nous est impossible de concevoir autre chose, autrement. De concevoir une vie extra sensorielle, extra humaine. Toujours nous revenons à cette « personna », ce masque qui nous authentifie auprès des autres et surtout auprès de nous, et nous voulons et tentons de prolonger cette éphémère perception dans « l’au-delà » par des histoires auxquelles il fait bon croire.

Il nous faut faire, en esprit, la révolution, la même que celle qu’imposa Copernic en son temps à un monde qui pensait que la terre était le centre de l’univers. Nous devons décentrer notre perception de nous vers un autre centrisme, autre que notre évident égocentrisme.

S e pose alors le problème du sens de ce que nous percevons. Car si nous tentons de détruire ce qui nous fait vivre, à savoir NOUS, peut-on alors encore trouver une raison à cette vie ? Je n’ai jamais adhéré à l’idée d’un puissant créateur qui nous manipulerait, qui influerait sur notre destin, sur le destin de chaque forme de vie. Mon esprit se refuse à envisager cette puissance supérieure. Un peu parce que je trouve cela trop facile, réponse trop immédiate à nos angoisses existentielles. Mais grand bien fasse à ceux qui veulent y croire. Je suis sûr que cette façon de penser doit soulager formidablement. Se sentir en prise avec « le tout puissant », celui qui aime au-delà de l’amour tel que nous le connaissons doit porter vers des cieux plus sereins que ceux où sévit la tourmente continuelle de nos vies. Je pense par contre que nous sommes en prise directe avec un inconnaissable qu’il nous faut tenter d’appréhender. Certainement pas en le définissant, puisque par définition il est indéfinissable par nos esprits, mais en travaillant à l’assouplissement de nos esprits. Permettre à ce système de perception d’aller au delà de l’évident, au-delà aussi de ce qui nous rassure, tel est mon but, avec mes misérables moyens intellectuels, ma pauvre culture. Car il serait de bon ton ici de citer les innombrables philosophes, théologiens, spiritualistes, scientifiques qui ont écrit sur la question. Mais, comptant revenir sur ce texte, je ne puis le faire pour l’heure. Donc un « quelque chose » de supérieur que nous pourrions imaginer et qui prendrait plus ou moins une forme en liaison avec nous humains, non. Cependant, le « rien » non plus.

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