L’incertitude est génératrice de peurs. Nous avons tellement besoin de pouvoir nous appuyer. C’est vrai matériellement, toute construction débutant par la formation des appuis, les fondations. C’est vrai spirituellement. Quel bonheur d’avoir un point d’appui solide lorsque la vie tourne dans un sens qui ne nous convient pas ou que l’on n’avait pas prévu. Pouvoir se « raccrocher » à une vision d’un « au-delà », une promesse d’autre chose. Et même le rien peut être apaisant s’il est intégré par la personne comme un repos, un vide. Le concept est poussé beaucoup plus loin par les Bouddhistes qui parlent de « vacuité ».
dimanche 28 février 2010
vendredi 26 février 2010
Notre seul point d’appui en tant qu’humain constitue aussi notre plus important problème. En effet, nous ne sommes que parce que nous avons conscience d’être. Le reste n’est finalement qu’avatar (ou que secondaire). Or, si nous voulons « penser » notre fin, nous ne pouvons qu’avoir le réflexe de nous penser en tant que NOUS, tel nous nous pensons être. Je suis un homme, avec ses caractéristiques physiques à peu près uniques, son histoire vraiment unique, sa culture, ses conceptions, ses habitudes de pensées qui créent des routines de pensées ce qui me fait agir en totale relation avec ces routines. Or notre routine d’humain est précisément de nous penser humain et uniquement humain, c'est-à-dire tel que nous sommes sur cette terre. Alors que je voudrais ici tenter d’élargir notre vision de nous pour tenter d’apaiser la souffrance que génère l’idée de notre perte au moment de notre mort. Tant que nous sommes sous l’emprise des sens, tant que notre esprit travaille sur le seul registre connu de l’humain, en relation directe avec nos sens, il nous est impossible de concevoir autre chose, autrement. De concevoir une vie extra sensorielle, extra humaine. Toujours nous revenons à cette « personna », ce masque qui nous authentifie auprès des autres et surtout auprès de nous, et nous voulons et tentons de prolonger cette éphémère perception dans « l’au-delà » par des histoires auxquelles il fait bon croire.
Il nous faut faire, en esprit, la révolution, la même que celle qu’imposa Copernic en son temps à un monde qui pensait que la terre était le centre de l’univers. Nous devons décentrer notre perception de nous vers un autre centrisme, autre que notre évident égocentrisme.