samedi 30 janvier 2010

Dans une interview les deux fils de Bob de Moor parlent de leur père et de son travail dans le studio d’Hergé. Voici l’extrait qui m’a interpellé :

« Je me souviens d’une image des bijoux de la Castafiore. C’est la nuit et Tintin regarde dehors. Papa avait dessiné patiemment toutes les briques du Château de Moulinsart mais, quand Hergé a regardé la planche, il a entièrement empli la case de noir et a mis Tintin à contre-jour. Il est venu ensuite sur la pointe des pieds montrer cette planche à papa et il lui a dit : « Bob, je m’excuse, je m’excuse ! » Il est vrai que dessiner une telle scène prenait facilement une demi-journée de travail. Papa lui a répondu : « Mais c’est merveilleux, c’est beaucoup mieux que ce que j’avais fait. »

Voilà ce que j’entends lorsque, comme le prône la philosophie Bouddhiste, je dis qu’il faut se mettre en retrait, que notre moi doit s’effacer. L’œuvre que nous accomplissons chaque jour, notre moindre geste doit être emprunt du but, de l’œuvre absolue à laquelle nous contribuons sans pour autant la discerner, comme l’a si bien illustré Bob de Moor dans cette réaction, en ne se préoccupant non de son petit « moi » qui aurait pu être blessé mais de l’album auquel il était en train de participer.

vendredi 29 janvier 2010

Importance du moindre geste.

Chaque geste compte dans chacune de nos vies. Je me suis rappelé cela en jouant au tennis de table. Je posais chaque mouvement tranquillement, avec conscience, avec concentration. Et le jeu se déroulerait souplement. J’ai alors repensé Au merveilleux film de Milos Forman, Amadeus, où Salieri, évoquant le travail de Mozart dit : « déplacer une seule note et l’édifice s’effondre », ou encore dans Cyrano de Bergerac, scène du balcon. Cyrano parle, enchante Roxane, et c’est alors que le mot de Christian, « un baiser », vient précisément faire s’effondrer la structure poétique brodée par Cyrano. Un mot, une note. Les grandes œuvres, à coups de burin, à traits de pinceaux, valent par leur équilibre, donné par CHAQUE élément, enfanté et accouché par l’artiste. Pareil pour nos gestes quotidiens qui doivent être empreints de cette conscience, de ce souffle. Profitons-en tant qu’il nous est donné.

jeudi 28 janvier 2010

Un chemin pour sortir du trouble de cette vie, de l’angoisse qu’elle génère, est de casser le concept de normalité, et par là-même celui d’anormalité. Est-il plus normal de vivre sur ses deux jambes, de penser, de parler, qu’être grabataire, sans possibilité de communication avec les autres, enfermé en soi ? Ne pouvons-nous pas dire plutôt que ce sont deux formes de vies différentes comme le sont la vie d’un arbre et d’une baleine ?

mercredi 27 janvier 2010

Un des problèmes de notre civilisation est d’avoir pu accéder à un réel confort, une réelle sécurité qui permet de s’affranchir, dans bien des situations quotidiennes, des règles « sauvages » de la vie. Celles-ci n’en perdurent pas moins. Et la règle essentielle bien entendu est celle de notre finitude. Or, même dans ce domaine, la « science » cherche à faire reculer une nature que l’on veut au maximum contrôler et je pense à la vieillesse. Nous prenons d’indéniables mauvaises habitudes, nous croyons pouvoir tout contrôler. Et l’on s’aperçoit un jour, de manière très douloureuse, que c’est faux.

mardi 26 janvier 2010

Au plus l’autre nous est « utile » au plus sa perte nous est sensible.

lundi 25 janvier 2010

Bien sûr on ne voit pas chaque être croisé dans sa vie à chaque instant, on ne le perçoit pas dans chacun de nos moments. Mais l’autre, tous les autres, à différentes hauteurs en fonction de sa proximité, est toujours morceau de nous, un pilier immuable de notre édifice intérieur. Et lorsqu’un pilier s’effondre c’est une partie de l’édifice qui s’écroule. Parfois c’est juste un morceau de mur. Parfois c’est l’habitation totale qui chancèle. C’est la tempête, le tsunami mental. Notre temple vacille. Et nous savons que la reconstruction sera longue et que la nouvelle demeure ne sera pas du tout identique à la précédente. Le temple est toujours à reconstruire. Ainsi va la vie !

"Tout est comme une rivière. On n'entre jamais deux fois dans la même eau" Héraclite

dimanche 24 janvier 2010

Je ne crois en rien, mon bon Benoît, je cherche en tout.

vendredi 22 janvier 2010

« Le travail peut attendre pendant que vous montrez à l’enfant l’arc-en-ciel, mais l’arc-en-ciel n’attendra pas que vous ayez terminé votre travail. » Patricia Clafford

jeudi 21 janvier 2010

Nous sommes la vague, faite d’eau. La vague n’est qu’illusion, éphémère, fluctuante. L’eau, quel que soit son état, est éternelle.

mercredi 20 janvier 2010

« L’art ne représente pas la réalité, il rend visible » Paul Klee

mardi 19 janvier 2010

Quand on a un marteau dans la tête, on voit les problèmes sous forme de clous.

lundi 18 janvier 2010

« La liberté demande beaucoup de rigueur » Paul Valéry

dimanche 17 janvier 2010

« La seule qualité requise pour devenir un bon philosophe est de s’étonner » Jostein Gaarder

vendredi 15 janvier 2010

« L’espoir, au contraire de ce que l’on croit, équivaut à la résignation, et vivre, c’est ne pas se résigner »

Albert Camus

mercredi 13 janvier 2010

Raison, on veut, il nous fait TOUJOURS trouver des raisons, à tout. Pourquoi il est passé devant moi sans me dire bonjour ? Pourquoi elle m’a dit ça avec cet air dédaigneux ? Si la raison nous est donnée, même si elle ne nous satisfait pas, on se sent soulagé.

lundi 11 janvier 2010

La douleur est un morceau de sel que tes larmes vont doucement faire fondre. Les évènements sont l’eau qui alliée à tes larmes vont faire fondre le sel. Et petit à petit cette solution sera de moins en moins salée, la situation que tu vis de moins en moins douloureuse. Pourtant le sel ta douleur) sera toujours là.

dimanche 10 janvier 2010

Notre édifice intérieur est posé sur des piliers. Ils ont pour noms : parents, famille, football, cuisine, sorties, voyages, cheval, et bien d’autres, chacun en ayant de propres qui, bien sûr, ne sont pas ceux du voisin.

Si un pilier s’écroule les autres doivent être en mesure de maintenir l’édifice. Mais si un pilier a pris trop d’importance, s’il est seul ou quasiment à soutenir l’édifice, s’il cède, alors l’ensemble s’écroule. D’où l’importance de diversifier, dans nos vies, les sources d’actions, les sources d’émerveillement face à la vie, diversifier les piliers qui nous permettent de « tenir ».

samedi 9 janvier 2010

On utilise souvent très mal notre outil « esprit ». Creuser dans le sens d’une meilleure appréhension de celui-ci, tel est le vrai travail. Le reste est superflu (mais indispensable à faire, cependant !)

mercredi 6 janvier 2010

J’entendais parler sous, argent. Et dehors, un rouge-gorge volait. Je suis devenu le rouge-gorge. L’esprit s’envole, l’esprit quitte le vulgaire, la matière, pour accéder à ce qui nous fait humain.

mardi 5 janvier 2010

« Contrairement à son rejeton confucéen, obnubilé de protocoles et de rites et de préséances, le taoïsme se défie du pouvoir;
Le Sage taoïste est un ermite, mieux à l'aise au milieu des arbres près d'un ruisseau, que dans les villes des hommes.

Il est solitaire.

Il est détaché de toutes ses œuvres.

Il cultive la frugalité comme vertu suprême, trop conscient de la vanité des richesses et des pouvoirs.

Il refuse le pouvoir mais accepte volontiers de faire autorité pourvu que sa liberté ne s'y aliène pas. » Marc Halévy-van Keymeulen

samedi 2 janvier 2010

LE SAGE NE CRAINT PAS LA MORT, LA VIE NE LUI EST PAS UN FARDEAU. EPICURE

vendredi 1 janvier 2010

Grâce à son décolleté je partis avec elle sur une péniche.

Pourquoi ai-je pensé à une péniche ? Mystère. Pourtant je sais être attiré par les canaux de notre région, par ces canaux du Nord. Et la péniche qui y navigue est un monde clos, sorte d’univers préservé, en prise avec la nature. Être coupé du monde accompagné de l’âme sœur, tel peut être mon idéal de vie.