jeudi 17 décembre 2009

Tu es enfermé dans TA façon de penser. Il y a cependant, pas loin de celle-ci, là, juste à côté, dans la pleine lumière, un autre espace dans lequel ton esprit peut entrer. La porte est grande ouverte. Mais tu ne la vois pas. Tu ne la vois pas car elle est invisible à celui qui ne se retourne pas. Elle est invisible à celui qui regarde toujours dans la même direction. Cette direction c’est le « JE SUIS ». Je suis Stéphane, je suis Gaëlle, je suis marié, je suis chanteuse, je suis célibataire, je suis bricoleur, et mille autre caractéristiques qui me définissent, que je sens et qui forcément me restreignent. Car si je suis tout ça et bien plus, forcément je ne suis pas le reste, champ beaucoup plus vaste encore. Je suis enfermé dans ce que je suis. Mon esprit est engoncé dans une armure. Alors qu’il peut s’en échapper, j’en suis absolument persuadé. D’ailleurs il s’en échappe, parfois, sans que je le veuille. Un vrai travail pour moi consistera à maîtriser cette « évasion ». Le pire, le plus frustrant dans un « état d’esprit » est précisément le manque de maîtrise sur celui-ci. Même s’il est possible d’aligner les éléments positifs d’une vie, le « vague à l’âme » s’installe. Irrémédiablement la caméra de notre cœur tourne sur son axe. Alors qu’elle était braquée voilà encore quelques instants sur un paysage grandiose, sur la splendeur de notre imaginaire, voilà qu’elle révèle à présent les ténèbres et leurs lots de peurs, d’angoisses. Des scénarii désespérants s’enchainent. Et physiquement notre ventre se tord. Oui, simplement, on se sent mal. Point de médicament pour soulager. Il faut, à la force de l’esprit, tourner à nouveau cette fichue caméra qui pèse une tonne vers un coin de paysage mental plus clément. C’est difficile. Telle est la sagesse, qui a stabilisé l’engin, qui l’a si bien équilibrée qu’il ne risque plus de pivoter. Alors puisque la caméra en bouge plus sur son socle, le paysage peut varier devant elle, nous ne sommes plus qu’observateurs d’un monde, ou plutôt d’une partie du monde, que nous avons de voir car c’est nous qui avons orienté la caméra. Pour quitter la métaphore, si nous sommes entièrement, complètement baignés d’une vision du monde positive, si notre esprit est ferme sur cette base philosophique telle « cette vie est un voyage dont il nous faut goûter chaque instant », que tout évènement est vu au travers de ce prisme, alors les ténèbres de la maladie, de l’injustice, du chagrin causé par la perte, ne peuvent nous envahir. Elles sont derrière nous, nous leur tournons le dos, les yeux de notre esprit solidement ancrés devant l’immensité d’un ciel pur.

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